Voici le premier trésor enfouis que je vous propose de découvrir : Orlando Furioso. Il s’agit d’un jeu de rôle italien conçu par Andrea Angiolino. Ce nom ne vous dira probablement rien et pourtant, dans son pays, Andrea est une star de la ludosphère. Je vous invite d’ailleurs à lire sur le grog sa très intéressante biographie. http://www.legrog.org/biographies/andrea-angiolillo-angiolino
Orlando Furioso est le titre d’un poème épique écrit au 16ème siècle et contant les aventures du paladin Roland, de la guerrière Bradamante et du païen Rugieri sur fond de guerre entre Charlemagne et Agramante, le roi des Maures.

Cette chanson de geste est un condensé d’heroic fantasy et il n’est pas étonnant qu’un jdr en ai été directement inspiré. Un coup d’oeil sur les gravures de Gustave Doré (excusez du peu) qui agrémentent le jeu suffisent à donner envie de se plonger dans cet univers fantasmagorique. Amours passionnés, combats épiques, ferveurs religieuses et créatures fantastiques ponctuent cette histoire considérée comme « le dernier roman de chevalerie, celui où se condensent toutes les qualités du genre. »

Le jeu brille par sa simplicité. Huit caractéristiques (force, agilité, dialectique, concentration, vitalité, vulnérabilité, héroïsme et bonus aux combats) dont les valeurs s’échelonnent de -5 à +5. Le système n’utilise que deux dès à six face, un blanc et un coloré. Pour chaque action, on lance les deux dés et on soustrait le résultat du dé coloré au dé blanc. Si le résultat, ajusté avec quelques modificateurs, est positif, l’action est réussie. Les joueurs possèdent une réserve de points d’héroïsme qu’ils peuvent utiliser pour améliorer leurs résultats.
Le ton des scénarios brille par son humour. L’univers de Ludovico Ariosto, l’auteur du poème, rappelle à sa manière Rabelais et le jeu a parfaitement intégré ce ton décalé.
Orlando Furioso ou comment faire du neuf avec du (très) vieux. E funziona bene.
